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Statut situationship : «Il a fallu 10 000 km de distance entre nous pour qu’il mette enfin des mots sur ce que l’on a vécu»

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Témoignages - Amour et sexualitédossier
Pour «Libé», ils ou elles témoignent du flou relationnel avec la personne qui partage plus ou moins leur vie et qui, parfois, laisse des traces. Dans notre sixième épisode, Mariama (1), 30 ans, se souvient d’une relation de 9 mois avec Nabil (1) qui n’a jamais voulu la considérer comme sa petite amie.
(Photomontage Libération /Getty Images)
publié le 20 avril 2025 à 15h34

Si le couple reste, chez les 18-29 ans, la forme relationnelle dominante, un sur sept d’entre eux a connu, au cours de l’année 2023, ce que la sociologue Marie Bergström appelle «une relation suivie», soit la relation «qui ne se confond ni dans le couple ni dans les histoires d’un soir» (2). Autre terme pour désigner cet entre-deux relationnel : «situationship» – terme anglo-saxon que la sociologue juge encore peu employé dans le langage courant (3) mais que l’on retrouve allègrement sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, Mariama (1), 30 ans, analyste financière à Paris, raconte ne plus jamais vouloir revivre ce genre de configuration.

«Il y a deux ans, je travaille dans un cabinet d’audit. J’ai 28 ans. Un jour, alors que je discute avec l’une des hôtesses d’accueil, je vois un mec passer et je tombe raide dingue de lui alors même que je ne le connais pas. Il s’appelle Nabil (1), vient d’être embauché par ma boîte et, est un peu plus jeune que moi. Il doit avoir 25 ans, si je me souviens bien. A cette époque, je me sens bien dans ma peau et je n’hésite pas une seconde pour lui proposer de prendre un verre après le boulot. On discute de tout et de rien. Il est intelligent, très grand, très beau et me fait complètement chavirer. Il est d’origine maghrébine mais ressemble à un Italie