A l’occasion du lancement de l’exposition «Paradis naturistes» au Mucem, à Marseille le 2 juillet, Sylvain Villaret, historien spécialiste du naturisme et maître de conférences en Staps à Le Mans Université, revient sur la genèse outre-rhin de ces pratiques à la fin du XVIIIe siècle. Thérapeutique, hygiénique, politique, commercial, touristique… Depuis, à chaque époque, sa version du naturisme.
Le terme naturisme est apparu dans un contexte médical. Que désigne-t-il alors ?
Alors que la médecine scientifique progresse, le naturisme repose sur le parti pris de la «natura medicatrix» : l’individu porterait en lui les ressorts de la guérison. Le médecin doit se contenter d’accompagner cette force naturelle, par des enveloppements, en jouant sur les polarités thermiques. Il n’est pas encore question de se dévêtir, ça ne vient qu’au XIXe siècle. D’ailleurs, le terme nudisme apparaît encore plus tard, au début du XXe siècle.
Où naissent ces pratiques ?
L’Allemagne a toujours un temps d’avance sur la France. Avec ses cures d’eau, Vincenz Priessnitz est l’un des premiers à se lancer dans les années 1820. En jouant sur l’air, le soleil, l’eau froide, des guérisseurs pensent pouv