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Les 400 culs

«Ta petite révolution virile, tu peux te la foutre au cul» : Nicole Bley sort de l’oubli

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Serait-elle l’ancêtre de Virginie Despentes ? Censurée pour pornographie en 1971, Nicole Bley fait partie de ces autrices dérangeantes que l’on voue à l’oubli. Ses livres coups de poing viennent d’être exhumés par les éditions le Dilettante.
Les deux livres de Nicole Bley sont réédités en un volume (aux éditions le Dilettante). (Editions Le Dilettante)
publié le 8 mars 2025 à 17h35

Chaque semaine dans les «400 culs», Agnès Giard, anthropologue rattachée à l’université de Paris Nanterre, spécialiste du Japon, passe les discours et les pratiques sexuelles contemporaines au crible d’une analyse sceptique et distanciée, nourrie par les dernières recherches en sciences humaines et sociales.

«Ta petite révolution virile, tu peux te la foutre au cul !» Entre 1971 et 1972, alors qu’explosent les mouvements d’action directe et que de sanglants attentats font trembler les gouvernements, une jeune femme au visage d’ange lâche deux brûlots féministes défoulatoires, avant de mourir brutalement, à peine âgée de 35 ans. Elle s’appelle Nicole Bley. Née en milieu rural au fin fond de la Charente, violée, humiliée depuis l’enfance, bisexuelle et révoltée notoire, elle fait partie des premières activistes du Fhar, le Front homosexuel d’action révolutionnaire. Témoignages de première main sur la révolution sexuelle, ses deux livres – la Panthère bleue et Lâche ton cul, camarade, initialement publiés par Pauvert – sont réédités en un volume (aux éditions le Dilettante),