Chercher l’amour (ou la bagatelle) n’a, parfois, rien d’une partie de plaisir. Et cela l’est encore moins pour les femmes racisées. En matière de drague, ces dernières doivent composer avec une essentialisation, majoritairement exprimée par des personnes blanches avec, pour corollaires, fétichisation et exotisation. Les applis de dating exacerbent ces phénomènes. En témoignent les réponses à cette question posée fin août 2024 par une internaute sur le réseau social Reddit : «Les filles noires, quelles sont vos plus grandes peurs sur les applis de rencontre ?» Réaction d’une femme concernée : «Sur les applis, on a toutes les mêmes peurs en tant que femmes noires, mais ce qui est positif, c’est qu’un mec fétichiste se trahit assez rapidement donc tu bloques et tu passes vite à autre chose.»

En janvier 2024, sur Tinder, Julie (1), femme métisse de 25 ans, flâne d’un profil à l’autre, sans but précis. Une partie de jambes en l’air ? Le grand amour ? Une simple amitié ? On verra… L’étudiante en droit, domiciliée au Havre, matche avec un jeune homme blanc de 26 ans plutôt beau à voir. «Je ne l’ai jamais fait avec une métisse», lui écrit-il. Julie tombe des nues. «J’étais en état de choc, se souvient-elle. J’ai immédiatement supprimé le match.» Aujourd’hui, elle regrette de ne pas l’avoir remis à sa place, histoire de l’éduquer un brin sur la portée raciste de son propos. Des histoires comme celles de Julie, il en existe pléthore. «J’ai jamais c