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Billet

J’ai porté l’uniforme à l’école et non, il ne gomme pas les inégalités et ne rend pas plus sage

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Contrairement à ce qu’affirme Emmanuel Macron, la tenue unique n’efface pas les inégalités sociales – le prix des logo sur les polos l’atteste – et ne rend pas les élèves plus vertueux. En témoigne ma propre expérience en Guadeloupe, puis en Martinique.
Pour la rentrée 2023-2024, le prix du polo flanqué du logo d’un lycée de la commune du François s’élève à dix euros environ. Ici, à Pointe-à-Pitre en 2011. (Wilfried Louvet/ ONLYFRANCE)
publié le 19 janvier 2024 à 16h31

Au cours de son allocution mardi 16 janvier, Emmanuel Macron a remis sur la table l’idée d’une tenue unique à l’école. Se chercherait-il une nouvelle armée ? Pour Jupiter, l’uniforme – dont il envisage la mise en place d’ici à 2026 –, «efface les inégalités entre les familles en même temps qu’elle crée les conditions du respect». Deux arguments que l’on peut fermement balayer d’un revers de la main. Primo, les inégalités entre écoliers ne se manifestent pas seulement à travers le style vestimentaire. Deuzio, porter la même tenue que son voisin de table n’annule en rien la tentation de faire le pitre en classe. En 1994, lors de mon entrée en CP, à l’école primaire Maurice-Chovino de Petit-Bourg, sur l’île de Basse-Terre en Guadeloupe, quelle ne fut pas ma surprise de constater, à 6 ans, que même les garçons devaient se plier à la règle de «porter du rose en haut et du bleu en bas».

Bientôt, mon placard se retrouvait pl