Juju Fitcats commence toutes ses vidéos par un «Salut les p’tits chats !» bourré d’entrain. Alors, ce matin-là, dans un restaurant cossu du VIIIe arrondissement, le «bonjour !» de l’influenceuse fitness sonne presque aussi grave qu’une allocution de Macron en temps de confinement. Depuis quatre ans, la jeune femme concocte face caméra des recettes «saines et gourmandes» qui donnent envie de se ruiner en huile de coco ; suinte lors de séances de muscu aux côtés de son compagnon et influenceur star Tibo InShape ; chante et danse, le teint diaphane et sans fard, le corps galbé venu d’une autre sphère. Cet univers où l’échec et la tristesse sont quasi prohibés a conquis 2,7 millions de personnes sur YouTube, 2,8 sur Instagram, et presque 4 millions sur TikTok.
Derrière Juju Fitcats, il y a Justine Becattini, 26 ans, un sourire dont elle se défait difficilement pendant le shooting et une énergie à peine minée par son réveil aux aurores à Albi, où elle vit avec Thibaud. Avant l’interview, elle s’empare de son téléphone pour filmer son petit déjeuner. «Je fais juste une petite story», dit-elle, un brin gênée. Dans son assiette : du pain de campagne, de l’avocat très vert, du jaune d’œuf très jaune, et du bacon très appétissant. Un combo parfaitement instagrammable, sur lequel elle ne mettra pas de filtre, un de ses principes immuables. Sans filtre, c’est aussi le nom de son deuxième bouquin, paru le 7 octobre, deux ans après le succès de 50 nuan