Sa dernière collection à elle, «l’Automne est la récolte de l’amour», date de septembre. Son dernier disque à lui est paru en 2014, Captain Rugged (Because). Elle, c’est Laurence Chauvin-Buthaud, créatrice de mode franco-camerounaise de 39 ans, qui a fondé en 2011 la marque de vêtements Laurence Airline. Lui, c’est Keziah Jones, musicien-chanteur dandy nigérian de 55 ans, natif de Lagos, qui cultive depuis le début des années 90 une musique entre folk et blues qu’il a baptisée le «blufunk».
Laurence Airline est un label initialement implanté en Côte-d’Ivoire, où sa fondatrice a vu le jour. Elle a d’abord œuvré au sein d’une boutique-galerie dans la station balnéaire de Grand-Bassam, où sont ses ateliers. On peut aussi trouver sa marque dans quelques concept-stores à Abidjan, la capitale. Laurence Chauvin-Buthaud appartient au creuset de ces stylistes africains qui, depuis une bonne dizaine d’années, chahutent le monde du prêt-à-porter haut de gamme au-delà de leurs frontières en s’attachant au patrimoine textile africain : du coton ivoirien qu’elle fait transformer au sein de la manufacture historique Gonfreville au pagne baoulé, en passant par le faso dan fani burkinabé ou le tissu indigo.
Ses pièces sont confectionnées de façon artisanale et, surtout de façon écoresponsable. En juin, une boutique Laurence Airline a éclos dans le IIIe arrondissement de Paris. Une première pour une marque estampillée «africaine» – l’espace multimarques Saargale de la Sénégalaise Adama P