Au premier regard, on note la joliesse enjouée, mais rien d’extraordinaire : des branches de cerisier japonais, un bouquet de mimosa. La stupéfaction vient quand on apprend de quoi il retourne. Ces fleurs complètement réalistes sont faites de sacs de plastique, ou de mégots. La délicatesse a pour matrice le déchet, le rebut qui pollue. Une illustration spectaculaire de l’upcycling, qui consiste à recourir à des matières théoriquement sans intérêt voire rédhibitoires, pour des productions doublement nobles – artistiques et engagées dans la protection de l’environnement. Si cette démarche est complètement dans l’air du temps, William Amor, l’auteur de ces bouquets, en a fait son alpha et oméga. Originaire de Lorraine, le plasticien autodidacte, passionné de botanique, travaille dans son atelier, les Créations messagères, situé dans le le Xe arrondissement parisien et a déjà séduit notamment des marques de luxe – Kenzo, Guerlain.
Interactivité troublante
Le plaisir de la surprise, de la découverte ébaubie, est garanti avec «Matières à l’œuvre, matière à penser, manière de faire», exposition en cours au Mobilier national (1). Si la scénographie n’est pas renversante, très linéaire, l’affaire qui découle des Journées européennes des métiers d’art et du patrimoine vivant, laisse entrevoir des savoir-faire français exceptionnels mais méconnus du grand public. Les expérimentations d’Invenio Flory, par exemple, laboratoire animé au Pré-Saint-Gervais par Flory Brisset, brodeuse originaire du Pas de Cala