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«La science n’a pas le monopole du cœur»

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Dans son livre «L’amour est une science très dure», le psychologue David Monnier déconstruit avec humour les discours scientifiques sur l’amour.
(Matthieu Louis)
publié le 11 avril 2021 à 12h18

Une idée répandue veut qu’en amour, tout soit question de gènes et d’hormones. C’est «prouvé», disent les savants. Dans un essai tordant, voire mordant – L’amour est une science très dure (1) – David Monnier s’amuse à jouer les objecteurs de science. Le discours dominant sur l’amour pose que, «depuis l’aube des temps», l’homme est programmé pour répandre ses gènes dans la nature (séduire un maximum de femelles fertiles) par opposition à la femme, instinctivement poussée à choisir un mâle protecteur (capable d’assurer le service après-vente). Et si c’était faux ? Pour contester cette vision réductrice de l’amour, David Monnier, psychologue et membre du laboratoire Recherches en psychopathologie et psychanalyse (RPpsy), à l’université de Rennes, propose un livre «fait pour ceux qui en ont marre du prêchi-prêcha sur l’amour, qui sont las des conseils pour s’enlacer. Pour ceux qui ne supportent plus qu’on leur rabâche les mêmes inepties, qu’on leur rebatte les oreilles avec les banalités lénifiantes et pontifiantes sur l’amour».

Il ne s’agit pas, bien sûr, de discréditer la science en général mais seulement de la «remettre à sa place», c’est-à-dire de rappeler cette vérité bonne à dire que les comportements humains ne sont pas forcément rationnels et n’obéissent pas toujours à des mécanismes quantifiables. Pourquoi laisser aux scientifiques le monopole d’une parole légitime sur nos désirs ? Invitant le lecteur à ne pas s’en laisser conter, David