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Billet

Le bouyon, «danse sulfureuse» qui «rappelle l’acte sexuel» : toujours les mêmes fantasmes sur les Antilles

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Les réseaux sociaux et certains médias semblent (re)découvrir ce pas de danse antillais, avec des clichés diabolisant sentant bon l’époque coloniale.
Lors d'un festival de culture caribéenne sur l'île de le Barbade en août 2013. (Bob Thomas/Popperfoto/Popperfoto. Getty Images)
publié le 5 avril 2024 à 18h17

A la base, c’est une soupe de gombos, ou un poisson au court-bouillon. Depuis les années 80 et sa naissance à la Dominique, c’est un courant musical qui puise dans les musiques traditionnelles caribéennes secouées dans un blender à 160 BPM. La Guadeloupe en a fait un étendard culturel dans les années 2000, et, depuis, le bouyon et ses paroles crues sont servis à toutes les sauces dans les soirées antillaises. Mais pas seulement. Son rythme saccadé a franchi les frontières musicales et se faufile depuis une décennie au sein du dancefloor mondial. Cela avait sans doute échappé au Parisien, qui apprend le 30 mars à ses lecteurs que «le bouyon est arrivé en métropole» – tout droit venu des colonies françaises d’Amérique serait-on tenté de préciser, comme on disait dans les années 20, période dont semble s’inspirer le quotidien si l’on transpose la biguine au bouyon.

Argumentaire de l’obscénité

Le Parisien a bien mené son reportage en 2024, au Metropolis, fameuse discothèque de Rungis (94) connue pour la tecktonik. Notant des vidéos circulant sur les réseaux sociaux et notamment Snapchat, il y a rencontré de jeunes «bouyonneurs», «emportés par le rythme endiablé et les paroles