29 mai 1969. Deux artistes (Lene Adler Petersen et son compagnon Bjorn Norgaard) organisent un happening politique féministe à la Bourse de Copenhague. Il est 15 h 50. Les agents de change viennent de clôturer leur journée de travail et prennent un verre dans le grand hall. En moins d’une minute, Lene traverse le hall sous leurs regards stupéfaits, filmée par son compagnon. Elle est nue et brandit une croix, par allusion au récit chrétien de «Jésus chassant les marchands du temple». Les deux artistes s’enfuient ensuite très vite dans un taxi qui les attend à l’entrée du bâtiment. Le lendemain, la presse relate l’événement avec des points d’interrogation : l’identité des deux intrus reste encore inconnue. Les journalistes ignorent aussi la raison de cet acte, qui ne sera révélée que plus tard, par les artistes eux-mêmes. Ce même jour, le 30 mai 1969, les médias se font d’ailleurs l’écho d’une autre actualité : le gouvernement vient de lever l’interdiction sur les films pornographiques. Le Danemark entre dans l’histoire.
«Il n’y a aucun rapport entre les deux événements, explique Anya Harrison. Enfin presque.» Commissaire de l’exposition «X, A Capital Desire», organisée jusqu’au 12 novembre au Bicolore, à Paris, par la Maison du Danemark, Anya Harrison explique : «La légalisation du porno au Danemark n’a pas été causée par ce happening. On pourrait donc parler de coïncidence, mais… Le happening s’inscrit dans l’air du temps : à cette époque, au Danemark,