Le bruit des pêches et des châtaignes distribuées retentit dès lors qu’on passe les portes de l’imposant complexe. On est à Rungis (Val-de-Marne), pas loin du marché international, et les patates qu’on déguste ici ne sont pas douces. Le vacarme provient d’une télévision qui crache des commentaires en anglais. La chaîne diffuse en direct un combat de kickboxing qui se déroule en Asie, le One Championship. Sur le ring, les deux combattants se chicorent copieusement, acclamés par une foule clairsemée et masquée. L’un porte un short blanc, bariolé d’inscriptions dorées, l’autre un noir, ciselé par des motifs fluo. Tous deux sont floqués d’une tête de cobra brésilien : le logo de la marque française Venum qui truste depuis dix ans le monde des équipements de sport de combat.
L’imposant complexe, un ancien entrepôt de stockage, accueille une boutique et une salle de sport estampillées Venum. Gants de boxe, chaussures, tee-shirts, shorts… Les rayons dégueulent de vêtements et d’articles de sport. Derrière, la salle d’entraînement de près de 1 800 m² est déserte. «Notre camp basé à Las Vegas tourne au ralenti. Celui-ci est fermé depuis un an à cause de l’épidémie de Covid-19, alors que d’ordinaire on peut accueillir jusqu’à 200 personnes au même moment», précise Franck Dupuis, fondateur de la marque, seul au milieu des dizaines de sacs de frappe. Le brun bien taillé dans son pull près du corps, 47 ans, rembobine l’histoire d’un succès de niche. De son site