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Les 400 culs

Le sexe, c’est dans le cerveau ?

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Peut-on distinguer l’amour et le désir ? Dans un ouvrage croisant le récit intime avec l’enquête scientifique, la neurobiologiste Stéphanie Cacioppo résume les dernières découvertes concernant nos histoires de cœur… Ou de cul.
Le cortex insulaire, longtemps négligé par les chercheurs, représente environ 2% de la surface corticale totale. Or il se pourrait bien que l’essentiel de notre vie émotionnelle se situe dans ce mystérieux périmètre. (Sylvain Granjon/VOZ'Image)
publié le 31 août 2024 à 15h00

Il est possible de désirer quelqu’un sans l’aimer. Le contraire également. Les deux phénomènes sont-ils dissociés ? «Oui et non», répond Stéphanie Cacioppo. Dans le Pouvoir de l’amour (Flammarion, sortie le 4 septembre), la neurobiologiste livre un aperçu des travaux menés avec son mari – John Cacioppo, fondateur des neurosciences sociales, mort d’un cancer en 2018. C’était l’homme de sa vie. Elle lui dédie cet ouvrage qui aborde de nombreuses questions, telles que : qu’est-ce que le désir ? Qu’est-ce que l’amour ? Evidemment, la chercheuse étant une spécialiste du cerveau… Ses réponses sont cortico-centrées.

Stéphanie Cacioppo part d’un constat : «Je t’aime de tout mon cœur» est une expression fausse. Il faudrait dire «Je t’aime de tout mon cerveau». Même chose pour le sexe. «J’ai la biiiip en feu» devrait être reformulé : «Mon cinquième lobe est dans tous ses états». Ou, pour le dire avec d’autres mots : «C’est le vortex dans mon cortex». Car c’est bien là que les choses se passent, dit-elle. Non pas dans le cœur, ni même dans la biiip (mettre ici chatte, queue, prostate, ou autre), mais dans les hémisphères cérébraux ou, plus précisément, dans cette partie désignée sous le nom d’insula. L’insula, ou cortex insulaire, est une structure en forme de pyramide inversée profondément dissimulée au milieu du cerveau, à l’intersection des lobes majeurs, d’où son nom latin signifiant «île».

«Recherche femmes amoureuses»

Cette zone cérébrale, longtemps négligée par