«Il faut bien s’en coltiner, des blaireaux.» Dans un livre énervé sur le métier de dominatrice, Maylis Castet entremêle récit autobiographique et portraits de client avec un sens aigu de la formule assassine. Publié aux éditions du Murmure, son livre propose en théorie «une plongée dans l’univers singulier qu’est le BDSM». C’est en tout cas ainsi que l’ouvrage est résumé dans le dossier de presse. Dès les premières pages, cependant, on sent bien que Maylis Castet n’est pas une dominatrice comme les autres et que son témoignage – parfaitement biaisé, atypique, de parti pris – ne reflète guère que le point de vue d’une femme pétrie de contradictions. Merci Madame, il faut insister sur ce point, n’est pas un livre représentatif de ce qui se fait ou se dit dans le milieu SM. Il s’agit d’un brûlot, agité par les convulsions d’une pensée torturée. Maylis Castet en a bien conscience qui annonce, dès le premier chapitre : «Je dois reconnaître que mon rapport aux hommes est le cœur de la question.»
De ce rapport conflictuel, elle avoue sans ambages qu’il constitue le nœud gordien de sa pratique : pourquoi faire un métier de «pute» quand on désire être une femme libérée ? «J’aurais dû fuir les hommes, écrit-elle. Mais, en tant que jeune meuf bonne, je n’ai jamais réussi à m’extraire du rouleau compresseur de la séduction. Ça ne m’a pas aidée d’être pas moche et pas conne, et