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Libération
Tendance lourde

Microdosing ou la drogue aux effets moins stupéfiants

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Prendre des substances psychoactives en très petites doses, à des fins thérapeutiques ou récréatives, fait son chemin chez les consommateurs. Une pratique renforcée par la crise sanitaire.
Du LSD en microdosage, utilisé pour doper sa créativité par exemple quand on travaille dans le secteur de la tech. (Stevica Mrdja/Getty Images)
publié le 24 juillet 2021 à 18h00

Pour Myriam (1), 29 ans, tout a commencé fin octobre 2020, à l’annonce du deuxième confinement, alors que la peur de la solitude devenait trop grande. «Je tournais en rond dans mon petit studio parisien. C’était difficile de se lever chaque matin en imaginant que la journée consisterait à travailler sur mon ordinateur, à seulement trois mètres de mon lit. J’étais clairement en manque de dopamine. Alors, comme je suis de nature anxieuse et que je n’avais aucune envie de tomber dans la déprime, je me suis autorisée un petit coup de pouce.» Le petit coup de pouce, ce sont 10 microgrammes de LSD, «assez pour se détendre dès le petit-dej, mais pas assez suffisant pour commencer à délirer en pleine réunion sur Zoom», s’amuse cette jeune femme qui travaille dans le secteur des énergies renouvelables.

A quelques centaines de kilomètres, du côté de Caen, Victor (1), un enseignant de 43 ans, a lui aussi eu recours à des produits psychotropes, à chaque fois consommés en petite quantité : «Pour tuer l’ennui, je me suis acheté de quoi réduire en poudre des champignons hallucinogènes et en prendre en doses limitées lors de fêtes d’appartements. Je n’avais pas envie de partir dans un gros trip en espace clos, alors cette option m’a semblé la plus raisonnable», explique celui qui est par ailleurs un usager régulier de cannabis et se transforme chaque été en festivalier avide d’expériences psychédéliques.

Eviter le «bad trip»

Thérapeutique ou récréative, cette pratique qui consiste à consommer