Dans la file d’un fast-food du XIXe arrondissement de Paris, des lycéens attendent pour se payer un casse-dalle. La petite bande affiche un look total survêtement moulant. Même scène sur le Vieux-Port de Marseille, où on croise un samedi soir des adolescents qui se partagent une bouteille de soda à l’orange vraisemblablement coupé avec un alcool fort. Point commun vestimentaire : des pantalons de jogging particulièrement près du corps. Que s’est-il passé, en à peine cinq ans, pour que les coupes moulantes fassent leur come-back dans un vestiaire non seulement masculin, mais aussi plutôt jeune et urbain ? «On ne va pas mettre des baggys [pantalon large à taille basse, ndlr] ! Un pantalon bien coupé, c’est plus stylé. C’est ergodynamique [sic] quoi… Regardez les clips de rap, vous comprendrez le swag», nous enjoint l’un d’eux en rigolant. En effet, chez PNL, Jul ou encore Koba LaD, les sapes se portent aujourd’hui plus ajustées que chez les grands frères époque Time Bomb et autres Fonky Family de la fin des années 90.
«Une certaine idée du sexy»
Le moulant ne serait plus l’antithèse de la virilité. Ni d’ailleurs l’apanage de la féminité, comme on peut l’observer chez différentes artistes de moins de 30 ans. «Quand je regarde les jeunes chanteuses d’aujourd’hui et que je les compare à celles de mon enfance, je réalise à quel point le moulant n’est plus la norme. Aujourd’hui, les Aloïse Sauvage, Suzane, Hoshi ou Angèle portent des vêtements amples sur scène et redéfinissent une certa