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A la Fashion Week de Paris, l’allant et l’allure plutôt que l’académisme

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Suite des défilés parisiens dédiés au prêt-à-porter féminin du printemps été 2024, avec les maisons Loewe, Hermès et Carven, qui ancrent chacune à leur manière le raffinement dans le réel.
Chez Loewe, des jambes étirées par des pantalons à taille empire, un buste compact. La verticalité alterne avec l’arrondi des pulls courts en grosse maille chinée et des capes boule, également en grosse maille. (Photo: Isidore Montag / Gorunway.com)
publié le 1er octobre 2023 à 12h36

Le carton d’invitation était une plaque dorée à laquelle répondaient, ce vendredi 29 septembre, dans le cube installé au Château de Vincennes, les sculptures en bronze de l’artiste Lynda Benglis. Partant, on s’attendait à un détournement classe du clinquant, l’intelligence de l’Irlandais Jonathan Anderson n’ayant échappé à personne. Mais le directeur artistique surdoué de Loewe (et de sa propre marque) a fait mieux. De l’épure très praticable, et si belle qu’elle imprime la rétine durablement dans ce magma visuel qu’est la Fashion Week.

Tout tient dans la précision des choix de proportions et la beauté des matières. Les choix : des jambes étirées par des pantalons à taille empire, un buste compact, notamment dans des blazers à quatre poches, dont deux sous la poitrine, où se logent les mains des mannequins. Et ça change complètement l’allure. La verticalité alterne avec l’arrondi des pulls courts en grosse maille chinée et des capes boule, également en grosse maille. L’horizontalité est marquée par les épingles surdimensionnées, qui piquent telles des flèches certains hauts et bermudas. Ce jeu des géométries se retrouve au niveau des pieds : mules à bout pointu, ballerines, chaussons tout ronds, sandales-sabots. Il est possible d’envoyer du bois avec un top sculpté d’étoiles. On peut aussi s’amuser avec son manteau, repliable sur son sac à main tout moel