On trouvait cette semaine de la mode un peu trop sage. Certes les collections sont bien pensées, réalistes et en quête de qualité (en termes de matières notamment), mais si conventionnelles que ça ressemble à s’y méprendre à un coup de flip généralisé. Demna, directeur artistique de Balenciaga, a passé, lui, une annus horribilis qui lui a donné envie de réaffirmer ce pour quoi il faisait ce métier – l’artisanat – sans chercher à plaire outre mesure.
«Ma collection la plus personnelle»
Dans un décor théâtral composé d’immenses tentures en velours rouge, la voix d’Isabelle Huppert, l’un des visages de la maison, rappelle le b.a.-ba de la couture, et le vocabulaire des ateliers. Puis vient le show qui ressemble à s’y méprendre à un adieu : Demna passe en revue ses pièces maîtresses et rend hommage à ses proches – sa mère qui ouvre le show dans un grand trench bicolore bleu et noir à multiples manches et composé de pièces vintage, son mari qui le clôt habillé en robe de mariée, coiffé d’un superbe voile brodé et chaussé de talons vertigineux.
Les instructions lues par Isabelle Huppert indiquent d’abord calmement comment réaliser une veste, toute la complexité de la démarche résonne dans la grande salle, la musique classique et délicate accélère et se fait plus électronique et stridente. En coulisses, après le défilé, Demna e