Du pur Alber Elbaz : des pyjamas en soie aux imprimés colorés, enjoués et aux intitulés feel good : I Love my Body (J’aime mon corps), Hugs (Câlins), Love from Alber (Avec l’amour d’Alber). Ces modèles font partie de la dernière collection proposée par Alber Elbaz. C’était fin janvier, il y a à peine trois mois : il dévoilait là sa nouvelle marque, AZ Factory, qui marquait son retour à la création de mode après une coupure de cinq ans. Juste avant le lancement, il disait au New York Times : «C’est comme si j’accouchais. Mes hormones sont en feu. Je pleure et je ris à quelques secondes d’intervalle.» Des propos qui lui ressemblent aussi complètement : jamais Elbaz n’a roulé des mécaniques, ni joué le créateur perché sur son Olympe, et il avançait sentimental et généreux, à rebours de la férocité dont aime souvent jouer le milieu de la mode.
Cette humanité participe sans aucun doute à l’onde de choc suscitée par son décès, annoncé dimanche matin par le groupe de luxe suisse Richemont avec lequel il s’était associé pour AZ Factory : Alber Elbaz est mort samedi soir à Paris, au terme de plusieurs semaines de lutte contre le Covid, il avait 59 ans. La désolation est unanime, sans que cela soit pour le coup imputable à la bienséance.
L’ex-mannequin et désormais créatrice de mode Inès de La Fressange garde «le tendre souvenir d’un homme incroyablement sympathique, chaleureux, et d’une délicate gentillesse». Son ancien assistant Elie To