La mode est un réservoir à tendances volatiles, seule une minorité s’avère in fine décisive. Celle des polémiques pour appropriation culturelle est en passe de rejoindre ce club fermé, façon raz de marée. Deux cas spectaculaires l’ont récemment illustrée, en l’espace d’une semaine.
Le 28 mai, le ministère mexicain de la Culture indiquait avoir envoyé un courrier à trois marques de prêt-à-porter, Zara, Anthropologie et Patowl, pour les enjoindre à «expliquer publiquement les raisons de cette privatisation d’une propriété collective» appartenant à divers peuples autochtones de l’Etat méridional d’Oaxaca, et à indiquer quel dédommagement était prévu. En cause : des broderies dont les motifs ou les techniques ont été inventés par des communautés indigènes et, selon la ministre Alejandra Frausto, copiés sans vergogne, alors même que le Mexique exige depuis plusieurs années que ces «emprunts» soient au moins crédités. Ce coup de semonce n’est d’ailleurs pas isolé, de semblables lettres ont déjà étrillé Isabel Marant, Carolina Herrera, Mango, Louis Vuitton ou encore Michael Kors.
L’autre coup est parti, le 1er juin, de Diet Prada, le compte Instagram qui s’est affirmé (avec succès, 2,7 millions d’abonnés) comme l’arbitre des élégances de la mode, à coups de dénonciations