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Mea culpa

Appropriation culturelle : l’industrie du textile multiplie les excuses

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Vendredi, la marque américaine Ralph Lauren s’est excusée pour avoir plagié des motifs mexicains ancestraux, actant un mouvement encore timide mais qui prend de l’ampleur dans le secteur.
Un métier à tisser ancestral du Mexique. (Mahe Elipe/Libération )
publié le 26 octobre 2022 à 7h44

Ralph Lauren, marque totémique de l’honorable casual chic américain, qui s’excuse publiquement. Ce fait inédit s’est produit vendredi, via un communiqué : «Nous menons un audit urgent pour déterminer comment cet article a atterri sur une surface de vente […] et pour nous assurer qu’il soit retiré immédiatement. […] Nous sommes profondément désolés que cela se soit produit et, comme toujours, nous sommes ouverts au dialogue sur la façon dont nous pouvons nous améliorer.» Le produit : une grande veste ceinturée rayée flamboyante. Le mea culpa fait suite à une protestation retentissante: la veille, l’écrivaine et chercheuse Beatriz Gutiérrez Müller, présidente de la Coordination nationale de la mémoire historique et culturelle du Mexique et par ailleurs épouse du Président, Andrés Manuel López Obrador, avait alpagué la marque sur Instagram. «Salut Ralph : nous avons déjà remarqué que tu aimes beaucoup les motifs mexicains, notamment ceux réalisés par des cultures ancestrales qui préservent la tradition textile. Cependant, en copiant ces dessins, tu te rends coupable de plagiat, et comme tu le sais, le plagiat est illégal et immoral. Au moins, reconnais-le. Et j’espère que tu feras amende honorable auprès des communautés autochtones qui font ce travail avec amour et non dans un but lucratif et de millionnaires.» Le groupe Ralph Lauren assure avoir donné depuis plusieurs mois l’inst