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Libération
Bande dessinée

Dans le sillon du smoking d’Yves Saint Laurent

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La BD de Loo Hui Phang et Benjamin Bachelier suit les traces du couturier et de Betty Catroux, son double féminin, habillée du célèbre smoking du créateur, dans les rues de New York en 1967, en quête d’un restaurant prêt à accueillir une femme habillée comme un garçon.
Extrait de «Smoking, la révolution Yves Saint Laurent».
publié le 20 novembre 2024 à 11h29

A New York en 1967, Betty Catroux et Yves Saint Laurent déambulent d’un restaurant à un autre en quête d’une table digne de ce nom. Betty, beauté froide et tempérament de garçon, porte comme personne le smoking dessiné par son meilleur ami, déjà célébré comme génie de la mode. Les deux inséparables ont le ventre vide, mais personne ne daigne les accueillir dans les beaux quartiers. L‘allure de la Parisienne contrevient aux usages de l’époque : le pantalon est réservé aux hommes, les clientes, même les plus élégantes, doivent se plier à la règle.

Les voici devisant sur le chemin des révolutions vestimentaires. Yves et Betty ne forment qu’un. Cette même année 1967, ils se sont rencontrés aux abords d’une piste de danse pour ne jamais se quitter. Ils sont en avance sur leur temps qui exige alors qu’une femme convenable se présente en jupe ou en robe où qu’elle aille. Loo Hui Phang et le dessinateur Benjamin Bachelier construisent un récit tentaculaire où l’histoire de l’émancipation des femmes, l’ingénierie des ateliers de couture et l’esprit des protagonistes se répondent. «La coupe des vestes est sexiste», constate Betty Catroux. «Les poches ont un pouvoir diabolique», lui chuchote Saint Laurent. Qui donnent de l’allure à la femme qui sait les dompter. «Le smoking est une prouesse technique», rappelle Loo Hui Phang, saluée pa