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Libération
Interview

Dans l’industrie textile, «plus vous produisez “mal” et à moindre coût, plus vous êtes compétitif»

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Depuis le mois de juillet, un collectif d’entreprises éthiques du textile français s’est formé pour lutter contre la concurrence et la pollution de la fast fashion. Pour sa porte-parole, Julia Faure, il y a urgence à réguler le secteur.
Dans le désert d'Atacama au Chili, le 26 septembre. (Martin Bernetti/AFP)
publié le 31 décembre 2021 à 10h37

Des entreprises qui demandent à être plus régulées ? Ce n’est pas un coup de la matrice mais bien un ras-le-bol général exprimé par plus de cent cinquante responsables d’entreprises du textile français dites «éthiques». Dans une tribune publiée en juillet dans le Monde, ces derniers avaient fait part de leur impuissance face à la concurrence de la fast fashion, dénonçant «une prime au vice» : une production délocalisée toujours plus importante, plus polluante, et malgré tout plus rentable. Consommation d’eau, de pétrole, émissions de gaz à effet de serre, microplastiques, le textile est l’une des industries les plus polluantes au monde. Selon l’Ademe, le secteur émettra même plus d’un quart des émissions globales de gaz à effet de serre d’ici 2050 si les tendances actuelles de consommation se poursuivent.

Face à ce constat, les entreprises signataires de la tribune se sont regroupées au sein du collectif «En mode climat» qui comprend aujourd’hui près de 400 marques et industriels. Leur but : alerter sur les conséquences engendrées par la