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Décryptage

En 2024, la mode s’est serré la ceinture : «Une consommation de crise a favorisé la montée en puissance de l’ultra-fast fashion»

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Evolution des prix, succès de la seconde main, défis de l’e-commerce… Alors que l’Institut français de la mode communique ce jeudi 13 février le bilan du secteur de l’habillement, le directeur de son Observatoire économique, Gildas Minvielle, passe en revue les tendances d’un marché toujours éprouvé par la conjoncture.
A Paris, le 10 mars 2024. «Le trio des enseignes les plus dynamiques, Amazon, Shein et Temu, totalise 2,2 milliards de chiffre d’affaires soit 25 % du total des ventes en ligne d’habillement en France», indique Gildas Minvielle. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
publié le 13 février 2025 à 9h29

Ciel de traîne sur la mode française. L’industrie vestimentaire a connu jours meilleurs, à commencer par Kering, l’un des bastions du luxe mondial dirigé par François-Henri Pinault, qui vient d’annoncer des résultats annuels plombés par Gucci, son navire amiral. Sabato de Sarno, le directeur artistique de la marque italienne, a d’ailleurs été remercié le 6 février, après seulement deux ans de service. Kering fait face à une chute sévère de ses ventes avec une baisse de 12 % du chiffre d’affaires en 2024 (contre -3 % en 2023) – qui s’élève à 17,2 milliards d’euros –, emporté dans sa chute par Gucci (-23 %) et Yves Saint Laurent (-9 %). Quasiment tous les grands acteurs du luxe souffrent – LVMH, leader mondial accuse une baisse du bénéfice net de 17 % en 2024 – à cause notamment du ralentissement du marché chinois.

En France, tous les secteurs de l’habillement ont subi de forts ralentissements ces deux dernières années, principalement à cause d’une forte inflation. L’Institut français de la mode (IFM) communique ce jeudi 13 février le bilan du marché de la mode 2024, à l’aide des données transmises par l’ensemble des acteurs de l’industrie et les chiffres d’affaires communiqués par les marques et les distributeurs : «Beaucoup jouent le jeu. On touche tous les circuits de distribution, des hypermarchés aux grands magasins, des chaînes de milieu de gamme aux indépendants multimarques», indique Gildas Minvielle, directeur de l’Observatoire économique de l’IFM, qui a