A une heure trente de route au sud d’Edimbourg, au cœur des verdoyantes Scottish Borders, région frontalière de l’Angleterre et terre de rugby, voici Hawick (prononcer «hoïk»), petite ville tranquille et berceau de l’industrie de la laine et du cachemire écossais, parmi les plus réputés du monde. Située à l’écart de la cité, la manufacture Barrie, née en 1903, est emblématique du savoir-faire local. Historiquement liée à Chanel qu’elle fournit depuis 1983 et qui l’a rachetée en 2012, Barrie, devenue une marque à part entière il y a neuf ans, collabore toujours avec des maisons de haute couture et de prêt-à-porter de luxe : pour Chanel évidemment, mais aussi l’Américaine Thom Browne, l’Italienne Bottega Veneta qui produit aussi dans son pays d’origine, Sonia Rykiel, l’espagnole Loewe et une autre référence de la mode française qui ne veut pas voir son nom divulguer.
De cette usine au toit en dents de scie, érigée sur son site actuel dans les années 70, sort un cachemire de grande qualité dont le prix – plus que dispendieux (920 euros le pull, 1 890 euros la veste) – s’explique par la finesse de la fibre, en provenance des hauts plateaux mongoles et chinois, et le soin manuel apporté à chaque pièce. L’un des atouts des mailles produites par la maison réside surtout dans leur douceur, accentuée à l’étape clef du lavage, à l’eau du Teviot, la rivière voisine, dont pro