Renouveler la haute couture, registre patrimonial et codifié s’il en est : l’affaire n’est pas mince, et n’intéresse pas forcément tous les designers. Trois collections présentées ce mardi après-midi et mercredi ont relevé le gant.
La piqûre de Van der Kemp
Le Néerlandais Ronald Van der Kemp continue de goupiller à partir d’Amsterdam un glamour bluffant, qui repose, pour ses collections de prêt-à-porter comme de haute couture, sur le recyclage. Ses vestiaires sont pleins de panache, flamboyants, complètement à rebours de l’idée qu’on pourrait se faire d’une production qui découle de la récup’. Le designer indépendant en apporte une nouvelle preuve avec sa quatorzième collection, composée de 35 silhouettes de divas très différentes – rockeuse, bourgeoise, star de cinéma, business woman, hippy, exotique, psychédélique… La femme, chez Ronald Van der Kemp, est une conquérante, il dit d’ailleurs dans la note d’intention : «Préparez-vous à vous habiller comme si vous alliez à un rendez-vous avec votre pire ennemi, votre ex ou l’amour de votre vie».
Mais «RVDK», pionnier de l’upcycling, déploie aussi un programme politique, «Préparez-vous à changer de mentalité. Vos mauvaises habitudes. A un hédonisme responsable. […] Préparez-vous à une couture abondante, faite de ce qui est présumé inutilisable. Préparez-vous à la diversité pour passer à la biodiversité. […] A é