Charles de Vilmorin a fait forte impression en janvier, par son audace – se lancer dans la haute couture si jeune (il a 24 ans) avec une pandémie en toile de fond ne manque pas de courage – et l’énergie qui se dégageait de ses créations volumineuses (de grands manteaux et des blousons parfois molletonnés) aux couleurs fortes et joyeuses. La curiosité à son égard, accrue depuis son arrivée à la tête de la maison Rochas, a aussi à voir avec son patronyme. Le jeune homme porte le nom d’une illustre famille française, dont la figure centrale, outre des botanistes renommés, reste sa grand-tante, Louise de Vilmorin, femme de lettres et amatrice de mode, l’une des premières à avoir soutenu Azzedine Alaïa à ses débuts.
Revirement d’inspiration, cette saison. La palette du couturier s’est recentrée sur le noir, omniprésent dans sa collection. Vilmorin dit s’être notamment intéressé à l’esthétique du cinéma de Tim Burton, ce qu’attestent ces nouveaux volumes, moins «gonflés», plus délicats, le jeu de plissés courant sur une robe longue ou recouvrant un manteau en taffetas. L’atmosphère peut sembler dramatique voire lugubre, habitée de sorcières aux élans gothiques (une robe à traîne aux manches longues s’achevant co