La semaine a commencé au rythme des pas tonitruants d’une bande de festivalières plus qu’azimutés chez les Américains de Vaquera. De retour de Burning Man d’après la note d’intention, où elles ont vraisemblablement pris des produits fortement dosés : on voit passer à vitesse grand V une mariée énervée coiffée comme un œuf de Pâques, habillée d’un legging et d’une robe mal fagotée en taffetas écru, une écolière boudeuse en robe bleu marine et un garçon aux cheveux longs tout juste vêtu de ce qui ressemble à une toile de parachute à l’imprimé drapeau américain.
Le lendemain, au même endroit (l’hôtel de Coulanges, rebaptisé le «3537» sis au 35 rue des Francs-Bourgeois dans le IVe arrondissement), mais dans un grand calme, nous voici bercé par les sons de dame nature. Anrealage, label japonais de Kunihiko Morinaga parvient à ne jamais se répéter depuis vingt ans. La collection est composée dans sa totalité d’une sorte de terrazzo de tissu. Toutes les pièces sont faites de patchworks de couleurs – ce qui a demandé, on s’en doute, des heures de travail –, dignes d’une collection couture et ont nécessité dans certains cas jusqu’à 4 000 morceaux de tissu. Une quinzaine de silhouettes défilent deux fois, à l’endroit et à l’envers. Les femmes sont coiffées de bonnets de bain qui cachent de drôles de chignons. Le vestiaire est doux,