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Fashion Week : haute couture, au bal des virtuosités

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Morceaux choisis de la vitrine rutilante des savoir-faire de la mode qui s’est déployée du lundi 22 au jeudi 25 janvier à Paris en trente défilés, de la sobriété acérée au surréalisme grandiose en passant par la légèreté virginale.
Prince du storytelling, John Galliano (Maison Margiela) nous emmène dans des bas-fonds d’où surgissent toujours le rêve, des idées, la magie. (Giovanni Giannoni)
publié le 26 janvier 2024 à 18h19

Haute couture : l’appellation, juridiquement protégée depuis un décret de 1945 modifié en 2001 qui établit des standards bien précis (1), a un écho à la fois prestigieux, grandiose, autant qu’empesé, suranné. La production que suscite cette spécialité française convoque souvent ces mêmes adjectifs. Comme si le registre ne pouvait, par essence, pas franchir le Rubicon de la modernité, lesté par les prouesses et les savoir-faire qui font sa spécificité.

Partant, les vestiaires que «la couture» (comme dit le milieu) suscite, pour une clientèle riquiqui et aux vies forcément autres que celles de l’immense majorité de la population, ont avant tout une fonction de vitrine rutilante. La venue des meilleures clientes et des célébrités au premier rang des défilés y participe, spectacle à part entière, fascinant ou grotesque c’est selon. «Faire rêver» est d’ailleurs le mantra, qui se concrétise trop souvent par le trop sucré ou le trop perché. Mais intriguer ou interpeller est aussi, heureusement, possible. Aperçu des propositions pour échapper au réel fournies par la salve du printemps-été 2024, qui s’est tenue en trente défilés du lundi 22 au jeudi 25 janvier à Paris.

Exubérance et épure

Giovanni Schiaparelli, l’oncle d’Elsa, fut un astronome renommé. Ses travaux axés sur la planète Mars – il a inventé le terme «martien» – ont fait date. Ajoutez la passion de l’Italienne pour l’astrologie, et le thème de la saison était tout trouvé. La collection de Schiaparelli invite à un voyage entre le