Est-on vraiment sortis du tunnel (du Covid, de la stase contrainte, de la déprime) ? C’est pas complètement gagné, d’après les propositions présentées depuis mardi durant la fashion week parisienne, pour le prêt-à-porter masculin du printemps-été 2022. Cette salve-là (majoritairement numérique, à cinq shows près) a tout du millésime intermédiaire, avant un franc retour à la normale – du moins si la conjoncture le permet, bonjour le variant du variant du variant... Du coup, souvent, on reste indoor, comme encore confiné. Chez Sankuanz, par exemple, marque chinoise fondée en 2008, on (des garçons comme des filles, comme dans la plupart des vidéos) tourne littéralement en rond dans les couloirs d’un (très bel) hôtel circulaire et sous influence techno-punk-cold wave, cernes, teints pâles et joues creusées sont bienvenus. L’oversize domine, pas forcément pour du streetwear relâché, mention aux ensembles à œillets et aux tailleurs-jupes échancrés jusqu’à la cuisse. Le label japonais Kidill, nourri à l’esthétique punk et grunge, met en scène un groupe de jeunes plutôt flippants, poupées et damoiseaux d’un kawaï (mignon) comme vicié et vicieux, qui associe sages nattes et colliers de chiens, imprimés joyeux, pop, et maquillage strident, rose bonbon et muselière, formes douces, rondes, et laçages qui évoquent le bondage. La fin de la récré est sifflée (hurlée) par une gourou en robe blanche.
L’atmosphère est plus enjouée chez JW Anderson, qui met en scène des gars dans leurs c