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Mode

Fashion week : la haute couture doit s’ancrer dans le présent

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Les défilés parisiens qui ont eu lieu cette semaine à Paris ont dans l’ensemble confirmé un registre hors sol et suranné, à deux exceptions près : Balenciaga et Jean Paul Gaultier.
Défilé Balenciaga. (Photo/Balenciaga)
publié le 29 juin 2024 à 13h38

Les défilés dédiés à la haute couture de l’automne-hiver 2024-2025 se sont conclus jeudi à Paris. Ce registre – strictement féminin – de la mode est une spécificité française, avec une appellation juridiquement protégée depuis un décret de 1945 (modifié en 2001), et une feuille de route très précise : les pièces sont faites sur mesure et à la main, au sein des ateliers de la maison, lesquels doivent être composés au minimum de 20 personnes ; une maison de couture doit posséder un atelier de «flou» (pour les matières et silhouettes fluides) et un atelier de «tailleur» (pour les pantalons, vestes, manteaux) ; la maison titulaire de l’appellation doit défiler deux fois par an, et présenter au moins 25 modèles à chaque passage. Certains membres sont permanents, d’autres «invités».

Entre-soi figé

De ce modus operandi au cordeau découle une production inaccessible à 99,9 % des mortels et qui suppose un mode de vie surréaliste, fait de cocktails, dîners sous lustres et déambulations sur tapis rouge. Mais on peut y voir un maître-étalon de la mode, et la réponse ultime au rouleau compresseur de la fast fashion : des pièces uniques, fabriquées avec un luxe de soin, de matières exceptionnelles et d’heures de travail manuel. «Savoirs faire» et «artisanat d’exception» sont, légitimement, les mantr