Si c’est une coïncidence, elle est miraculeuse : samedi après-midi dans le terminal de l’aéroport du Bourget où se déroulait le défilé Hermès, un avion sur le point d’atterrir a soudain surgi derrière les mannequins en plein finale : hourras garantis pour cette apparition divine. Le message était en tout cas clair : un appel au voyage, à l’échappée, à l’envol, au mouvement retrouvé, en rupture avec la période lestée et entravée du Covid-19 que le monde entier s’échine à dépasser. En écho, la collection de Nadège Vanhee-Cybulski annonce la couleur d’emblée, au sens propre : solaire, chaude, elle est dominée par l’orange maison, décliné en rouille, safran, bronze, noisette, bois de rose, jaune, encadrés par le blanc et le noir. Sur fond de ciel embrasé dans les mêmes teintes (de grands panneaux coulissants peints par Flora Moscovici), un vestiaire souple et graphique, à l’élégance pratique se déploie sereinement : les filles en shorts, grandes jupes et de larges pantalons à taille coulissée, robes bustiers à bretelles, brassières, courtes robes ou jupes, ne sont jamais en péril, bien ancrées au sol grâce aux sandales à épaisse semelle de gomme auxquelles répondent des sacs extra-plats, accessoires auxquels on prédit un succès immédiat vu leur évidence.
De fait, une ligne franche traverse cette collection d’un raffinement palpa