Chez Courrèges, qui s’est installé cette saison dans l’enceinte de l’ancienne faculté de Censier Daubenton (Ve arrondissement de Paris), les réjouissances débutent dans un nuage de fumée avec en fond sonore les klaxons et le chahut de la ville. Nicola di Felice confirme qu’il faut compter avec les créateurs belges ces temps-ci. Le directeur artistique joue avec les codes de la maison avec dextérité. Son défilé a d’ailleurs été très applaudi.
Les premières filles sont pendues au téléphone, ce qui ne les empêche pas de marcher droit. C’est un clin d’œil aux personnes en présence (entre autres), toujours le nez collé à leur écran. Les silhouettes voient large (les épaules) et introduisent une idée qui se répète au cours de la collection : les grands manteaux enveloppants et les blousons noirs en cuir et mouton retourné sont dotés d’ouvertures pour les mains, ce qui les transforme en capes. L’un d’eux, vert d’eau, est porté avec des bottes transparentes de la même couleur.
Nicola di Felice a radicalement rajeuni la moyenne d’âge des clientes de la marque, mais sait parler aux quadras et quinquas qui font souvent – au moins dans le monde de la mode – dix ans de moins que leur âge. Oseront-elles arborer ces combinaisons pantalon, tuniques et robes juste ajourées au niveau du nombril ? Très probablement. La fantaisie fonctionne et amuse. Comme ces larges pastilles en métal (qui renvoient aux talons ronds de quelques bottes) que l’on retrouve cousues sur la poitrine d’un blouson en cu