«Démoder la fast fashion» sonne désormais comme un slogan politique. C’est même au cœur d’une proposition de loi du groupe Horizons, portée par la députée Anne-Cécile Violland. Soutenu par le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, le texte a été largement adopté en commission le 7 mars et sera débattu ce jeudi 14 mars en séance publique à l’Assemblée. Car la fast fashion a révolutionné notre rapport à la mode depuis l’explosion des enseignes comme H&M et Zara dans les années 90. Un test est facile à faire et particulièrement révélateur : il suffit de s’installer devant un lycée, une fac ou à la sortie d’un défilé de mode, et de demander aux moins de 25 ans quelles marques ils portent. La réponse fuse : «Shein !», «Zara», «H & M», ou, dans un autre genre, «Vinted !», le site de seconde main. On appelle ça de la mode instantanée ou fast fashion : aussitôt désirée, aussitôt commandée, portée et vite abandonnée. Tout est une question de tendances et de réactivité. De copies aussi. Vous aimez le Chiquito de Jacquemus, sac star de la marque française ? Une version – de très mauvaise qualité – est en vente à 13,98 euros sur le site Temu, concurrent d’Amazon et lancé en juillet 2022, et encore moins chère sur Shein : 8,70 euros sans les frais de port. Des articles très inspirés des mini-sacs du créateur sont déjà passés sur les portants de Zara ou de H & M à des prix plus élevés, mais le circuit reste grosso modo le même. Un mantea
Surconsommation
Fast fashion : comment lui tailler un costard
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Ali 29 ans, à Paris, a dit «adieu à la fast fashion» depuis 2019. Le site chinois Shein, apparu en 2008, a réalisé 32 milliards de chiffre d’affaires dans le monde en 2023. (Stephane Lagoutte/Myop pour Libération)
publié le 12 mars 2024 à 20h36
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