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Témoignage

Fast fashion victimes : «Pour moi, la mode, c’était l’eldorado»

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Ils sont jeunes et adorent acheter des vêtements par dizaines sur les sites de fast fashion, même s’ils sont conscients des impacts environnementaux et sociaux. Dans le cinquième épisode de notre série, Ali, 29 ans, dans la restauration à Paris, a renoncé à acheter des tenues neuves après avoir été addict.
Ali à Paris, le 10 mars. (Stephane Lagoutte/Myop pour Libération)
publié le 19 mars 2024 à 10h10

De plus en plus de parlementaires veulent s’attaquer à l’ultra fast fashion, la «mode jetable», en instaurant des pénalités financières et des interdictions publicitaires en fonction de l’impact environnemental des marques. Le but : tenter d’enrayer l’engouement des Français pour ces dernières, le géant Shein en tête. Une gageure quand on sait que la fast fashion a révolutionné notre rapport à la mode depuis l’explosion des enseignes comme H & M et Zara dans les années 90,, comme l’explique le philosophe Benjamin Simmenauer. A l’occasion de notre enquête sur ce phénomène, des consommateurs et consommatrices racontent leur relation à ces marques. Aujourd’hui, Jennifer. Aujourd’hui, Ali.

«J’arrive du Maroc en 2010, pour poursuivre mes études en France avec une valise vide. Pour moi, c’était l’eldorado. Dès le premier jour, j’ai claqué toutes mes thunes chez H & M. Et vu que c’était hyperaccessible, je faisais régulièrement du shopping entre deux cours à la Sorbonne. A l’époque, je ne savais même pas que c’était de la mode jetable. Je voyais Zara, H & M et Pull and Bear comme des enseignes de très haut de gamme. J’y dépensais