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Mode

La «Clinique vestimentaire» panse le corps et le vêtement

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La chercheuse et créatrice textile Jeanne Vicerial expose, à Pantin, ses enveloppes corporelles, mi-costumes mi-sculptures. Un projet qui donne priorité à l’individu.
«Quarantaine vestimentaire. Jour 13 : Menerva», création de Jeanne Vicerial. (Leslie Moquin/Leslie Moquin)
publié le 16 octobre 2021 à 7h23

Formée à la broderie, diplômée des Arts-Déco section design vêtement, chercheuse, inventrice, costumière, artiste, Jeanne Vicerial, 30 ans, ne cesse de déborder des champs dans lesquels on pourrait la claquemurer. Elle va et vient entre des territoires pluriels, avec un intérêt majeur pour la création textile, du sur-mesure au prêt-à-porter (elle dit faire du «prêt-à-mesure»), de la mécatronique (qui combine la mécanique, l’électronique et l’informatique) à l’étude anatomique. Le tout est guidé par une réflexion sur le vêtement, le corps au sens de l’écorce charnelle, vive, mouvante, souvent stéréotypée dans le cas des femmes, et sa représentation dans l’histoire de l’art, de la statuaire antique aux écorchés des études anatomiques. Ses travaux (des sculptures «tricotissées» – encore un mot de son cru – à partir d’un seul fil et des photographies où elles se met en scène vêtue de fleurs savamment cousues, parfois épinglées ou résinées avec un vernis) sont rassemblés sous une bannière, bien nommée «Clinique vestimentaire», laboratoire-vitrine dont elle présente ces jours-ci, aux Magasins généraux de Pantin (Seine-Saint-Denis), 42 pièces exposées dans un espace de 800 m2.

Jeanne Vicerial interroge l’industrie de la mode, dans le droit fil du manifeste antifashion de Lidewij Edelkoort, et dresse un constat comme point de départ de ses projets :