Christian Bérard mérite bien l’hommage que lui rend aujourd’hui Laurence Benaïm, journaliste et auteure d’ouvrages de référence sur des figures de la mode et du design, dont une biographie d’Yves Saint Laurent, puis de Marie-Laure de Noailles et Jean-Michel Frank. Bérard, peintre à l’allure cabossée, créateur de décor pour le théâtre, dont il aimait la scène autant que les coulisses, et où il est mort en pleins préparatifs, a influencé de nombreux artistes et créateurs, et notamment Christian Dior, qui l’exposa avant de devenir grand couturier. C’est ce lien que raconte Laurence Benaïm dans un récit double à la subjectivité assumée.
Dans Christian Dior – Christian Bérard, la mélancolie joyeuse, Laurence Benaïm écrit leur longue amitié, commencée à la fin des années 20, et rappelle l’importance des deux Christian, issus de deux mondes aux antipodes, sur leurs contemporains. Jamais loin d’une bonne table, Bérard, l’artiste, a tout assumé : son homosexualité, son train de vie, sa liberté, sa peinture et son amour de la rive droite. Tout ce que Dior, natif de Granville en Normandie, admirait chez lui. Comme Yves Saint Laurent, successeur du couturier à sa mort en 1957, qui lui aussi aimait Bérard, dit «Bébé», qui n’a toujours pas eu la grande exposition dans un musée national français qu’il mériterait. L’ouvrage, réalisé en collaboration avec la maison Dior, est rythmé de très belles reproductions de peintures et photographies.
Christian Bérard est méconnu du grand publi