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Verres fumés sans feu

Les incontournables du vestiaire (2/5) : les lunettes de soleil décrochent la lune

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Retour sur ces fétiches qui peuplent notre garde-robe. Deuxième épisode : les lunettes de soleil. Imaginées il y a des lustres pour protéger nos yeux des rayons, elles sont devenues un accessoire mystérieux, glamour et accessible à tous.
(Montage Libération/Getty Images)
publié le 16 juillet 2024 à 10h36
(mis à jour le 22 juillet 2024 à 15h39)

Elles font le pont entre Lady D, Gilbert Montagné, Khadafi, des acteurs pornos, DJ Snake et Madonna. On les chausse pour leur sensualité, pour voir sans être vu, pour planquer une gueule de bois, des larmes, ou des pupilles dilatées suite à l’ingérence de substances plus ou moins licites. Vous l’avez ? Ce sont bien sûr les lunettes noires (appellation générique pour parler des verres solaires) ! Passées maîtres dans le dépassement de fonctions, ces accessoires popularisés par les militaires et les aviateurs (bonjour le soft power américain) sont devenus en l’espace d’un siècle un totem qui raconte (en partie) la folle histoire de la mondialisation. «Chaque seconde, il s’en vend 30 paires dans le monde», rappelle Michel Dalloni, auteur de l’enquête drôle et très documentée Lunettes noires (Editions La Tengo). Une statistique très loquace sur la fascination qu’exercent les verres solaires.

Parmi ses dévots zélés, il y a le faiseur de tubes britannico-américain Elton John. Sa collection personnelle s’élèverait à 4 000 paires, un patrimoine qu’il bichonne. Dans ses résidences (Londres, Nice, Atlanta), une pièce leur est dédiée. En tournée, il exige de pouvoir stocker ses chouchous dans une chambre à part et… climatisée à 16°C grand max, please. Preuve de cet intérêt démesuré des collectionneurs, en 2019, les lunettes rondes Oliver Goldsmith de John Lennon oubliées à l’arrière de la voiture de son chauffeur ont été vendues 165 000 € chez Sotheby’s, à Londres,