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Pantalonnade

Les incontournables du vestiaire (3/5) : le chino est passé par khaki, il repassera par là

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Retour sur ces fétiches qui peuplent notre garde-robe. Troisième épisode : ces pantalons nés en Inde sous tutelle de l’Empire britannique, revendiqués aussi bien par les hommes d’affaires en mal de décontraction que les rappeurs West Coast.
(Montage Libération/Getty Images)
publié le 17 juillet 2024 à 15h41

Le chino est au style vestimentaire ce qu’est au football la consigne «plat du pied, sécurité». Plus qu’une rime pauvre, il s’agit d’une rengaine rassurante au service de l’efficacité. Le pantalon de toile coupé dans du sergé de coton beige, c’est la base des bases. Avec lui, on a l’assurance de ne (presque) pas pouvoir commettre de fashion faux pas. Du haut de ses 150 ans de règne, il a d’abord conquis le vestiaire masculin avant de faire sa place chez les femmes. Avec le jean et le cargo, il s’est imposé comme une pièce incontournable du workwear mais surtout du style casual. Avantage concurrentiel du falzar normal (outre le fait de ne pas s’essouffler au terme d’un quinquennat) : il est plus léger qu’un denim et peut être porté toute l’année. C’est le futal de la pacification. Comme un clin d’œil à ses origines militaires, il s’est imposé comme le froc passe-partout.

L’histoire commence en 1846, quand le général britannique Sir Harry Burnett Lumsden, en poste dans l’Inde coloniale, a 99 problèmes, dont deux qu’il doit régler fissa. Primo : l’uniforme uniforme blanc de ses troupes de cavalerie et d’infanterie est trop salissant et pas assez discret. Deuzio : il fait bien trop chaud pour se pavaner avec des bas en laine. Il décide alors de teindre son pyjama en coton pour en faire un uniforme moins tricard et plus adapté au climat. Ainsi naît ce pantalon droit en toile. On le nomme «khaki» (qui signifie «poussière» en hindi) parce que la coloration avec le mazari, un végétal