Menu
Libération
Interview

Maï Lucas : «Aujourd’hui, on est des purs produits du hip-hop dans nos allures»

Article réservé aux abonnés
La photographe, qui a documenté l’émergence de la scène parisienne et sort un livre rassemblant ses clichés, revient sur le style des précurseurs du streetwear qui domine désormais la mode grand public.
Max-Laure, chorégraphe et créatrice de la compagnie Boogi Saï. (Maï Lucas)
publié le 11 janvier 2022 à 20h46

Ces jours-ci, les abords de la tour Saint-Jacques, dans le IVe arrondissement de Paris, ont retrouvé des visages, des couleurs, des looks, extraits d’un temps pas si lointain où des cool kids bercés par la culture hip-hop traînaient en plein centre de Paris, quand ce n’était pas à la Chapelle ou à Stalingrad, pour graffer des murs de terrain vague et voir des pointures du breakdance se frotter au bitume, ou dans les MJC de banlieue qui accueillaient alors les précurseurs du rap. Vingt-neuf images grand format, 2 m sur 1m50, signées de la photographe Maï Lucas, sont exposées à ciel ouvert et rappellent aux passants ce que l’on aurait tendance à oublier malgré les revivals réguliers : Paris intra et extra-muros fut un repère de gamins des rues débrouillards et créatifs, sapés en «b-boys» et «fly girls», ces jeunes femmes clés du mouvement, longtemps effacées des ouvrages dédiés – hormis le Fly girls : histoire(s) du hip-hop féminin en France de Sté Strausz et Antoine Dole (Diable Vauvert, 2010).

Maï Lucas, l’une de ces «filles du ciel», a largement documenté ses pairs, danseurs·euses et rappeurs·euses à leurs débuts. Dans son ouvrage, Hip Hop Diary of a Fly Girl, 1986-1996 Paris, édité par Ofr Paris, dont nous publions quelques images ici, et sur des clichés présents dans l’exposition «Hip-Hop