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Marché de la seconde main : «Des tonnes de vêtements voyagent d’un bout à l’autre de la planète pour parfois revenir à leur point de départ»

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Dans «L’envers des fripes», l’anthropologue Emmanuelle Durand s’emploie à «gratter le vernis écologique» de la seconde main. Pour «Libé», elle décrypte les dessous de ce marché mondialisé en plein essor qui n’est neutre ni pour les hommes ni pour l’environnement.
Résultat de la surproduction de l’industrie textile, mais aussi des effets pervers de la loi interdisant la destruction des invendus au nom de l’écologie, de plus en plus de vêtements neufs sont commercialisée dans les friperies. (Magali Cohen/Hans Lucas via AFP)
publié le 14 avril 2024 à 10h49

C’est au Liban qu’Emmanuelle Durand a eu envie d’enquêter sur les fripes. Confrontée à «un paradoxe», la multiplication des échoppes de seconde main à Beyrouth malgré des représentations négatives accolées aux vêtements d’occasion, l’anthropologue, rattachée à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, a voulu savoir comment s’organisait ce grand marché et surtout d’où venaient ces rebuts textiles, qui pour certains finissent dans des décharges à ciel ouvert en banlieue des métropoles libanaises. De cette enquête ethnographique sur les filières internationales de la seconde main, présentée comme une solution à la surproduction de vêtements, est né L’envers des fripes, publié en mars aux éditions Premier Parallèle. Dans cet ouvrage, l’enseignante à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Versailles s’emploie à «gratter le vernis écologique de la fripe» tout en redonnant de l’épaisseur historique et économique à ce marché en plein essor depuis une quinzaine d’années.

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