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Talents en devenir

Mode : au festival de Hyères, la relève a du répondant

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Aperçu de la 37e édition du festival international de mode, ludique, conquérante et écoresponsable, qui a pris fin ce dimanche dans le Var.
Marrants ou flippants, les sacs du Français Joshua Cannone ? On hésite. (DR)
publié le 17 octobre 2022 à 11h35

Comment créer du beau et du désir, dans un contexte bien moche – tendu, anxiogène, déprimant ? Si l’équation concerne tous les créateurs de mode, on a une pensée particulière pour les émergents, cette génération qui a (entre autres) grandi sous la menace d’un Armageddon climatique, a été stoppée net dans son envol par le Covid et assiste ces temps-ci au come-back du spectre d’une guerre atomique, n’en jetez plus. Mais ceux qu’on a vus au 37e festival international de mode, de photographie et d’accessoires de mode de Hyères, baromètre toujours pertinent des talents en devenir, ont du répondant, du tempérament, des idées bien définies et de la maîtrise.

Sac rat et guerrière en mules

Les propositions ne sont pas forcément youpla boum. Exemple, chez les finalistes du concours accessoires, les sacs du Français Joshua Cannone. Marrants ou flippants, on hésite. Le plus petit prend la forme d’un rat (en silicone) hyperréaliste, velu, avec une queue sans fin. Le plus long, noir, évoque une housse mortuaire. D’autres en forme de bonhomme nous évoquent des pendus éventrés (par des zips) ; l’un d’eux est à taille humaine, donc il traîne derrière soi quand on le porte… Celui, en taurillon, qui rappelle un gorille accroché à sa mère, est plus drôle, tandis que l’énorme, plus épais que deux hommes, est une carapace de survivaliste - on ne donne pas cher du dos qui le port