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Disparition

Mode : avec la disparition de Rosita Missoni, l’Italie perd sa reine de la maille

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La cofondatrice de la marque Missoni, synonyme de couleurs, de zigzags et de décontraction chic, est morte jeudi 2 janvier à 93 ans.
Rosita Missoni au défilé printemps-été 2018, le 23 septembre 2017 à Milan. (Luca Bruno/AP)
publié le 3 janvier 2025 à 18h25

S’inscrire dans l’imaginaire collectif par un détail maison, qui devient un repère : toute marque de mode en rêve, tant le procédé garantit l’ancrage, la durabilité. La griffe italienne Missoni l’a concrétisé avec le motif zigzag, multicolore, vertical ou horizontal, qu’elle décline depuis les années 1960. Avec un tel succès que tout aficionado du chiffon identifie immédiatement «du Missoni». Jeudi 2 janvier, Rosita Missoni, qui l’a inventé avec son mari Ottavio, est morte à 93 ans. Avec cette entrepreneuse infatigable, qui est demeurée très active après le décès d’Ottavio en 2013, et matriarche d’un clan soudé autour du business familial, c’est un pan du flamboyant made in Italy qui disparaît.

Sport en confort

Les Missoni ont mis au point leur fameux zigzag grâce à des métiers à tisser, dits «Rachel», traditionnellement utilisés pour la réalisation de châles au sud de l’Italie. Ces machines permettent de jongler avec les motifs et les lignes. Rosita elle-même était la fille de fabricants de châles et d’étoffes brodées dans le nord de l’Italie, près de Milan. Ottavio, lui, fait partie des couturiers venus au vêtement par le sport – comme la gloire du tennis René Lacoste ou le skieur Emilio Pucci. Athlète de haut niveau, spécialiste du 400 mètres, il a d’abord conçu des survêtements : les nombreux zips facilitaient le mouvement, permettaient d’en