Que les plateformes se tournent vers la mode pour y détecter de grands récits populaires n’a rien d’étonnant. Tous les ingrédients d’un bon show TV y sont rassemblés : des héros et héroïnes au caractère plus que trempé, de grands hauts et de grands bas, une création aux prises avec les aléas du monde, des mystères, du drama, de la couleur et des flashs qui crépitent. Le succès d’Emily in Paris (Netflix) dans un genre niais contemporain rappelle que le monde voit encore Paris comme un rêve de falbalas. Lorsqu’il s’agit de plonger au cœur de la création, d’éclairer par exemple sur ce qui a poussé Christian Dior (Ben Mendelsohn) à créer le fameux «New Look», dont la série d’Apple TV + réalisée par Todd A. Kessler (Damages et Bloodline) tire son nom, les fictions sont à la peine. Cette silhouette, et sa profusion de tissus, a révolutionné l’allure des femmes de l’après-guerre et symbolisé le retour à la vie et la rupture avec les restrictions de l’Occupation.
Entreprises épineuses
Les deux séries se fondent sur le principe du flash-back, si difficile à vivifier. Et s’appuient sur une mise en scène si conventionnelle qu’il devient fort difficile de se les approprier. Dans The New Look, un Dior mélancolique s’adresse à un amphithéâtre bondé d’étudiants pour raconter les vicissitudes de la Seconde Guerre mondiale au cours de cinq épisodes poussifs. Dan