Le (mini) schisme se révèle chaque week-end au moment de passer la porte d’un appartement où s’organise une petite sauterie (dîner, apéro, pendaison de crémaillère et j’en passe). Il y a d’un côté l’école «on s’en balec, entrez comme vous êtes» qui n’exige pas des convives de laisser leur paire de Stan Smith empilée sur un amas de pompes aussi haut que le mont Fuji ; et puis, la team «vous pouvez enlever vos shoes, s’il vous plaît», un chouïa tatillonne sur cette règle de bienséance – confessons-le, on en fait désormais partie.
Répit sonore
Chaque école a un argumentaire bien dans ses baskets. Quand on sort, c’est aussi pour bien se saper, disent les premiers, alors une fête en chaussettes (trouées), non merci ; la rue, répondent les seconds, étant une boîte de Petri à ciel ouvert, mieux vaut se prémunir de toutes sortes de contaminations (microbiologiques ou chimiques) – un sentiment préventif renforcé par deux années de pandémie.
La balance (tout aussi bien rationnelle que morale) ne penche-t-elle pas plutôt pour la deuxième solution ? On pourrait le penser et d’ailleurs de nombreuses cultures asiatiques en sont adeptes. Dans de petits appartements de centres-villes très densifiés et mal insonorisés, se déchausser offre déjà aux voisins un peu de répit sonore en cas de turbulences festives. Ensuite vient la question de l’hygiène. Mais la science n’est pas catégorique sur l’efficacité sanitaire d’une telle mesure.
Enfants en bas âge ou des personnes immunodéprimées
Certes, les chaussures sont des nids à bactéries et autres substances