Enfin. Chez Kering, la fourrure animale, c’est terminé. Les deux dernières marques du groupe de luxe à en utiliser, Saint Laurent et Brioni, y renonceront à compter des collections de l’automne 2022, a annoncé le groupe vendredi. Précurseur au sein de Kering, Gucci avait annoncé en octobre 2017 arrêter l’utilisation de la fourrure à partir des collections printemps-été 2018, rejoint ensuite par Balenciaga, Bottega Veneta et Alexander McQueen.
Le 10 mars, l’organisation de défense de la cause animale Peta a manifesté devant la boutique Saint Laurent de l’avenue Montaigne à Paris. La raison ? Une campagne de publicité où le mannequin Kate Moss posait dans une veste en renard. Dans une pétition, l’association demandait aux deux marques de «rejoindre les centaines d’autres créateurs et enseignes – dont Armani, Burberry, Chanel, Gucci, Macy’s, Michael Kors, Prada et Versace – qui refusent désormais de vendre des vêtements ou accessoires en fourrure». Sur son compte Twitter, Peta France célèbre sa «victoire» après la décision prise par Kering.
«Le monde a changé»
«Le monde a changé, nos clients ont évolué et le luxe doit naturellement s’y adapter», peut-on lire sur le compte Twitter de Kering, qui reprend les déclarations de son président-directeur général de Kering, François-Henri Pinault. «Nous considérons qu’abattre des animaux qui ne seront pas mangés strictement pour utiliser leur fourrure ne correspond pas au luxe moderne, qui doit être éthique, en phase avec son époque et les questions de société», explique à l’AFP Marie-Claire Daveu, directrice du développement durable de Kering. Quant aux «standards liés au bien-être animal» publiés par le groupe en 2019, ils «continueront d’être rigoureusement appliqués, s’agissant des autres fibres et matières animales», dit-elle. «Dans le luxe on est influenceur, on lance les tendances, donc on considère que cela fait partie de notre responsabilité de faire avancer les choses.»
"Le monde a changé, nos clients ont évolué et le luxe doit naturellement s’y adapter." a déclaré François-Henri Pinault, Président-Directeur général de Kering.
— Kering (@KeringGroup) September 24, 2021
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Concurrent de Kering, LVMH indique à l’AFP «laisser à [ses] maisons la possibilité de continuer à utiliser de la fourrure afin d’offrir à ses) clients qui souhaitent en porter des produits réalisés de la façon la plus éthique et la plus responsable possible». Il précise avoir banni les fourrures «d’espèces en danger». Une «charte du bien-être animal» encadre les approvisionnements du groupe, qui vise une «traçabilité sur 100%» de ses filières «d’ici à 2026».
Face aux pressions d’associations de protection des animaux et aux considérations éthiques d’une part croissante des consommateurs, de grandes maisons de couture, mais aussi de prêt-à-porter (Burberry, DKNY) ont renoncé ces dernières années à la fourrure animale. La chaîne américaine de grands magasins Macy’s a cessé d’en vendre début 2021 et la marque Canada Goose, connue pour ses blousons en plumes d’oie à la capuche ornée de fourrure de coyote, cessera d’en fabriquer d’ici fin 2022.