Le ton est grave, celui du serment. Dans un communiqué diffusé mardi, le site de dépôt-vente Vestiaire Collective a signifié qu’«à l’aube du Black Friday», acmé de la surconsommation, il «refusera et supprimera les marques de fast-fashion de sa plateforme». Et de vanter «une initiative coup de poing qui s’inscrit dans [sa] stratégie de changer la façon dont nous consommons la mode». Dounia Wone, sa directrice du développement durable, assène les coups de pelle, façon prêtre exorciste : «La fast-fashion n’a aucune valeur à l’achat et encore moins à la revente. Nous faisons ce pas en avant parce que nous ne voulons en aucun cas être complices d’une industrie qui a un tel impact négatif, tant environnemental que social. Le système actuel encourage la surproduction et la surconsommation de produits de mauvaise qualité et la mode génère une quantité impressionnante de déchets.» Vade retro satanas ! La première vague de banissement concerne les marques suivantes : Asos, Atmosphere, Boohoo, Burton, Cider, Coast, Dorothy Perkins, Fashion Nova, Karen Millen, Miss Selfridge, Missguided, NA-KD, Nasty Gal, Oasis, Pretty Little Things, Shein, Tezenis, Topman, Topshop and collaborations, Warehouse. Les vendeurs qui proposeraient des produits de marques blacklistées les verraient rejetés, «message explicatif et sensibilisant» à l’appui.
La diabolisation est méritée. La démocratisation qu’offre la fast fashion (en permettant à tous les porte-monnaie d’être