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Libération
Le billet de Sabrina Champenois

Shein au BHV, une honte nationale

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Inviter le mastodonte de l’ultra-fast fashion à s’installer dans un des grands magasins symboliques de Paris signifie capituler face à un modèle qui piétine des valeurs censément constitutives de l’excellence française.

Un pop-up store Shein à Londres, fin septembre. (Isabel Infantes/Reuters)
ParSabrina Champenois
Journaliste - Société
Publié le 02/10/2025 à 14h37

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Connaissez-vous le patriotisme à géométrie variable ? Frédéric Merlin en offre ces jours-ci un exemple remarquable. Le 14 juillet, le président de la Société des grands magasins (SGM), qui a racheté fin 2023 le BHV (détenu jusque-là par les Galeries Lafayette), postait sur Instagram le message suivant – vraisemblablement avec la main posée sur le cœur et le regard embué : «Hisser le drapeau tricolore, en plein cœur de Paris, sur le toit du BHV… Ce n’est pas anodin. C’est un cri d’amour silencieux. Un rappel que la France, ce n’est pas juste un pays, c’est une fierté, une histoire, un honneur. […]» Eh bien, ce mercredi 1er octobre, au même endroit, Frédéric Merlin s’est affiché, tout sourire, aux côtés de Donald Tang, patron de Shein, le mastodonte de l’ultra-fast fashion chinoise vendue en ligne.

Et le propriétaire du BHV crie victoire (obtenue au terme de «mois de travail», c’est dire le cœur mis à l’ouvrage) : «Shein a choisi de s’implanter d