Tyler Brûlé, 56 ans, est un héraut de la presse papier, qui honnit les réseaux sociaux, se moque de la culture des «talks», passe sa vie dans les transports, entre Zurich, Londres et désormais Paris, où il inaugure ces jours-ci un café-librairie-boutique où les ordinateurs ne sont pas autorisés. L’entrepreneur journaliste canadien a créé deux «bibles» au succès mondial, Wallpaper, magazine consacré au design, revendu en 1997, et Monocle, vigie des tendances lifestyle (pour modes de vie) et de l’actualité diplomatique et économique, lancé en 2007. Pas très friand de la semaine de quatre jours, Tyler Brûlé se demande toujours «What’s Up Next ?» et quel territoire de la planète il n’a pas encore défriché. Pour l’heure, Paris est plus que jamais l’un des pôles de ses nouveaux projets éditoriaux.
La culture lifestyle a été au cœur de votre projet pour Wallpaper et surtout de Monocle. Aujourd’hui, que vous évoque le terme ?
C’est fascinant d’observer l’évolution du mot lifestyle, dans un contexte français notamment. Le style de vie est une invention dont les médias se sont emparés dans les années 1980 et qu’ils ont commencé à utiliser pour encadrer l’univers de Ralph Lauren, par exemple, potentiellement l’une des marques les plus complètes en la matière, parce qu’elle proposait non seulement des polos, mais aussi de l’