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«Un affichage clair et lisible du coût environnemental» : l’écoscore sur les vêtements entrera en vigueur le 1er octobre

Initialement prévu par la loi Climat et Résilience de 2021, l’étiquetage environnemental des produits textiles prendra effet à compter du mois prochain. Il reste cependant basé sur le volontariat.

Le score prend en compte plusieurs paramètres comme la consommation d’eau, les émissions de gaz à effet de serre, les possibilités de recyclage et de réparation ainsi qu’un «coefficient de fast fashion». (Inverse Couple Images/Getty Images)
Par
Laura Perren
Publié le 09/09/2025 à 17h00

Pour acheter un jean ou un tee-shirt de manière plus responsable, les consommateurs pourront désormais se fier à un nouvel étiquetage : l’écoscore. Après le feu vert de la Commission européenne en mai et l’aval du Conseil d’Etat, son entrée en vigueur au 1er octobre a été rendue officielle par la signature du décret, ce mardi 9 septembre.

L’affichage environnemental textile se présente sous la forme d’un indice chiffré, permettant aux consommateurs de comparer l’impact environnemental de différents vêtements, à l’image du Nutri-score pour l’alimentation. Plus le chiffre est haut, plus l’impact environnemental du produit est lourd. Si certains acteurs textiles (Cyrillus, Loom, Picture ou Sœur) l’ont déjà mis en place, il n’est néanmoins pas obligatoire.

Le score est établi à partir de l’analyse du cycle de vie du vêtement. Il prend en compte plusieurs paramètres comme la consommation d’eau, les émissions de gaz à effet de serre, les possibilités de recyclage et de réparation ainsi qu’un «coefficient de fast fashion» qui intègre les volumes de production.

«Ce n’était pas gagné»

«Un affichage clair et lisible du coût environnemental est un outil essentiel pour l’information des consommateurs et un levier pour accompagner la transformation du secteur textile», salue Agnès Pannier-Runacher, ministre démissionnaire de la Transition écologique, dans un communiqué publié par ClearFashion. La société à mission, engagée pour plus de transparence dans l’industrie de la mode, a participé à l’élaboration de cet étiquetage voulu par le gouvernement. ClearFashion n’en est pas à son coup d’essai : depuis 2019, elle propose une application mobile qui évalue les pratiques éthiques et environnementales des marques textiles.

Si le dispositif gouvernemental représente une avancée vers une mode plus durable, ClearFashion veut aller plus loin. Son indice, le «Fashion Score», passe au crible les pratiques environnementales, mais aussi les conditions de travail dans toute la chaîne de production, ainsi que les enjeux de santé et de bien-être animal. «Pour nous, c’est important d’allier le minimum réglementaire avec d’autres paramètres comme ceux que nous analysons avec le Fashion Score», précise Marguerite Dorangeon, cofondatrice de ClearFashion. L’écoscore, initialement prévu par la loi Climat et Résilience (2021), devait à l’origine être obligatoire dès 2024. Face aux réticences de certains acteurs du textile, le projet a pris du retard… et perdu son caractère contraignant. Lors des réflexions autour de la méthodologie de l’indicateur, l’association En mode climat a bataillé pour intégrer des critères freinant l’incitation à consommer. «On est satisfaits d’arriver à un résultat qui prend en compte les pratiques commerciales. Au départ, ce n’était pas gagné», explique Flore Berlingen, coordinatrice des plaidoyers. Le calcul de l’écoscore s’appui en effet sur la largeur des gammes et la vitesse de renouvellement.

D’ici une année, le calcul et la publication de l’affichage environnemental pourront être réalisés par un tiers, à partir de paramètres par défaut, via le portail de déclaration Ecobalyse du gouvernement. «Dès octobre 2026, certains paramètres seront générés par défaut. Par exemple, si le lieu de production d’un vêtement n’est pas renseigné, un chiffre pénalisant sera appliqué», souligne Marguerite Dorangeon. Une manière de pousser les marques à documenter l’impact environnemental de leurs produits, en attendant l’adoption définitive de la proposition de loi anti ultra fast-fashion. La version finale du texte doit être discutée en commission mixte paritaire cet automne.